DE NOUVEAUX ENJEUX
J’ai parcouru les deux derniers schémas d’aménagement de la MRC, j’ai lu les procès-verbaux des réunions. Et je dis bravo! Nous avons des élus et des équipes d’employés qui ont bien saisi la situation qui prévalait à ces époques. Sauf que le monde a changé vite. Notamment sur cinq pans que j’expose ici et auxquels il faut maintenant faire face.
1. Une population vieillissante qui ne se renouvelle pas
Si la nouvelle démographie touche le Québec en entier, c’est une variable beaucoup plus critique ici, dans la MRC des Pays-d ’en-Haut. Comme on le voit sur le Graphique 1, notre territoire compte proportionnellement moins de jeunes et plus de personnes âgées qu’ailleurs.
Ceci pose principalement trois défis :
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plus d’achalandage et de frais en services de santé;
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moins de renouvellement de main-d’œuvre active;
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moins d’attraits pour les familles avec jeunes enfants.
Décalage démographique avec le reste du Québec
La MRC compte deux fois plus d’ainés que de jeunes, ce qui la place dans une position très défavorable par rapport à l’ensemble du Québec. La part de population active (20-64 ans) est également plus faible.
2. Une position géographique stratégique affaiblie par la congestion sur l’autoroute 15
Ceux et celles qui habitent ici et travaillent dans le grand Montréal ainsi que les excursionnistes et les touristes désireux de profiter de nos atouts ont perdu le contrôle de leur temps de trajet qui varie maintenant entre une heure et 2 heures 30.
Toujours plus de temps perdu sur l’autoroute des Laurentides
Ces données prises à la jonction de l’autoroute 50 cachent même le pire : l’augmentation du trafic ne se constate pas la nuit, mais se concentre aux heures de pointe qui allongent.
3. Un modèle d’affaires menacé par le réchauffement climatique
Plus de la moitié de tous les emplois directs et indirects proposés dans la MRC dépendent de l’offre récréotouristique alors que, comme l’illustrent les prévisions du Graphique 3, il y a urgence de supporter les installations hivernales tout en accélérant la diversification de l’offre quatre saisons. Et de diversifier notre économie.
En gros, il pleuvra plus souvent et plus fortement, il y aura plus de canicules, plus de vents forts et moins de couverture de neige.
4. Une cohésion sociale abimée par la crise de l’habitation
Selon l’Indice canadien d’accessibilité au logement, notre MRC présente une santé locative jugée critique, se classant au 97e rang sur 98 au Québec. Ceci signifie qu’à l’ombre des arrivants des récentes décennies, généralement en bonne santé financière, vivent ici des milliers de familles, souvent monoparentales, au revenu plus que modeste, comme le montrent les statistiques du Graphique 4.
16 %
sous le seuil de la pauvreté
5 000
consacrent 30 % au logement
16 000
prestataires d'assistance sociale
L’accès à un logement confortable à prix décent pour tout citoyen force en quelque sorte les autorités régionales à intervenir.
5. Un patrimoine qui peine à demeurer vivant
Les histoires des pays d’en haut gagneraient à s’enrichir de beaucoup plus d’art pratiqué et consommé; le paysage et la qualité de vie d’ici se prêtent tant à l’expression artistique. Cela va d’une signature architecturale à l’organisation de manifestations pouvant attirer des milliers de participants et de grands noms. Le chiffre "zéro" du Graphique 5 veut provoquer l'action et nullement dénigrer les artistes et les artisans qui s'échinent malgré des conditions peu favorables.
Les Laurentides, en général, sont le parent pauvre, culturellement parlant, de toutes les régions administratives du Québec.
ZÉRO...